Cet objet est composé d’une monture d’orfèvrerie ornée de micro-statuettes des saints Christophe, Catherine et Marguerite, et d’une Crucifixion en ivoire sculpté insérée dans un cylindre de verre. Le Christ et les deux larrons sur leurs croix sont entourés de soldats à pied et à cheval, de deux femmes et d’un homme (des saintes femmes et saint Jean ?). Le degré de miniaturisation et la minutie de cette scène sont impressionnants. Des rehauts de polychromie sont visibles sur ces figures d’ivoire : plaie au côté du Christ, casques des soldats, pagnes des larrons, cheveux, barbes, ceintures.
Ce pendentif était probablement un élément de reliquaire, comme quelques autres exemplaires similaires conservés dans des musées allemands (Cologne, Karlsruhe, Munich). Ses arceaux croisés sont caractéristiques du Spätgotik (gothique tardif) qui s’épanouit dans les régions germaniques à la fin du Moyen Âge.Les comparaisons avec les autres pendentifs permettent de supposer que celui du musée de Cluny a été fabriqué en Allemagne du Sud, peut-être à Nuremberg, qui était un grand centre de production d’arts précieux, sans doute aux alentours de 1500.