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Glossaire

A

Abaque :

Partie supérieure du chapiteau, souvent de plan quadrangulaire. L'abaque peut être échancrée (chapiteau corinthien).

Abbatiale :

Eglise d’une abbaye.

Acanthe :

Plante méditerranéenne vivace, au feuillage découpé et décoratif, connue sous deux espèces principales : acanthe à feuilles molles et acanthe épineuse. La feuille d'acanthe est un motif décoratif employé depuis l'Antiquité, en particulier pour les chapiteaux corinthiens.

Accolade :

Il s’agit en général d’un arc à deux branches en courbe et en contre-courbe (formant un S) et qui se rejoignent en pointe. Chaque branche est concave (arrondi creux) à son extrémité extérieure et convexe (arrondi bombé) à son extrémité intérieure.

Adoration des Mages :

Ou Adorations des Rois, associé à la fête de l’Epiphanie. Elle se fonde sur l’Evangile de Matthieu. Scène d’adoration (c’est-à-dire un acte religieux qui implique la reconnaissance du caractère divin de la personne adorée) associée à l’offrande et qui exalte le Christ dans sa divinité et est lié au cycle de l’Enfance. Le nombre de trois fut tôt (5e siècle) fixé à trois pour des raisons scripturaires, liturgiques et symboliques. Les présents (or, encens, myrrhe) renvoient respectivement à la royauté, la divinité et la mort du Christ. A l’origine vêtus de costumes barbares (tuniques courtes et bonnets phrygiens) et souvent imberbes, on commence toutefois à différencier leur âge dès le 4e siècle (en représentant un ou deux des mages barbus). Dès l’époque ottonienne, ils prennent le vêtement des rois contemporains avec couronne (peut-être une influence byzantine), et, au 12e siècle, leurs caractères distinctifs (âge, couleur de peau) se fixent. La scène elle-même se développa à partir des représentations impériales romaines et byzantines où les rois barbares apportaient des offrandes à l’empereur. A l’inverse, de ces scènes se développèrent la tradition pour les donateurs d’œuvres de se faire représenter en adoration devant le Christ et la Vierge.

Affronté, e :

Se dit de paires dont les éléments se regardent face à face, ou de paires d’objets tournés l’un vers l’autre (contraire d’opposé).

Agneau de Dieu/Agnus Dei :

Expression latine signifiant « Agneau de Dieu ». Chez les chrétiens, elle désigne Jésus Christ et rappelle son sacrifice.

Ajouré :

Percé, orné de jours.

Allégorie :

Représentation d'une idée par une figure dotée d'attributs symboliques.

Amour :

Représentation allégorique de l'amour, souvent sous la forme d'un enfant armé d'un arc.

Amour courtois :

Dans la littérature médiévale, représentation codée de l’amour mettant l’accent sur le lien de vassalité qui lie le chevalier à la dame qu’il sert. Fait de littérature et fait de civilisation, l'amour courtois apparaît au 12e siècle. Les troubadours, du Midi particulièrement, se fixent des règles de conduite amoureuse à travers leurs chants et leurs romans. La littérature courtoise se caractérise par la valorisation de la vaillance chevaleresque. Le Roman de la Rose est le plus célèbre des romans courtois : l'amour apparaît comme un jeu lié à une vie raffinée de cour, et la dame comme l'objet idéal de la conquête chevaleresque.

Antependium ou devant d'autel :

Ornement placé verticalement devant la table d'autel, dans une église ou une chapelle.

Antienne :

Du grec antiphônos, « qui répond », une antienne désigne un verset chanté avant et après un psaume, lors de la messe.

Antiquisant, e :

Qui s’inspire de l’antiquité gréco-romaine.

Applique :

Par la technique du repoussé, les orfèvres créent des éléments en relief, qui sont ensuite fixés à la plaque de métal par des rivets. Les appliques peuvent être des têtes, des figures entières ou à mi-corps.

Applique :

En orfèvrerie, élément rapporté (riveté, soudé…) sur un objet. On parle de figure d’applique, de tête d’applique, etc.

Aquamanile (du latin aqua, eau, et manus, main) :

Récipient façonné en céramique, en alliage cuivreux ou en métaux précieux, revêtant souvent la forme d’un animal et particulièrement celle d’un lion. Utilisés pour le lavage des mains, à la fois en contexte liturgique et privé, les aquamaniles apparus en Orient connaissent un succès certain au Moyen Âge, et particulièrement entre le 12e et le 15e siècle.

Arbalète :

Arme de trait composée d’un arc monté sur une pièce de bois appelée moufle ou fût, et que l’on bande à la main ou avec un mécanisme. Elle sert à décocher des projectiles de section carrée appelés pour cette raison « carreaux ». Plus précise et plus puissante que l’arc, exigeant moins d’entraînement, mais d’une cadence de tir bien moins rapide, l’arbalète se répand au 13e siècle, malgré les efforts de l’Église pour l’interdire (deuxième concile de Latran, 1139) parce qu’elle juge cette arme déloyale et trop meurtrière, donc immorale.

Arbalétrier :

Soldat armé d’une arbalète (voir arbalète). Au Moyen Âge, spécialité des Génois ou des Suisses.

Arbre de vie :

Motif d'arbre stylisé et symétrique employé dans le décor dès l'Antiquité en Orient. Il a été repris dans l'art médiéval et christianisé.

Architrave :

Élément architectural horizontal, supporté par des colonnes ou par des piliers.

Ariane :

Princesse légendaire crétoise, elle est la fille du roi de Crète Minos et de Pasiphaé. Elle est séduite par Thésée lorsque celui-ci vint en Crète affronter le Minotaure, et l’aide à sortir du labyrinthe en lui donnant une pelote de fil afin qu’il retrouve son chemin. Ariane quitte la Crète avec Thésée mais celui-ci l’abandonne au cours d’une escale sur l’île de Naxos, soit par ordre des dieux, soit par simple trahison. Ariane est finalement découverte par Dionysos (Bacchus) qui, lançant sa couronne dans les cieux, en fit une constellation et l’épousa au cours de noces somptueuses.

Ars Antiqua :

Terme crée par les historiens de la musique pour différencier cette période de la suivante, nommée Ars nova. Ecole musicale parisienne des 12e et 13e siècles, et plus généralement la musique française de 1230 à 1320. Période capitale dans l’histoire de la musique occidentale, qui vit l’évolution de la notation, l’affinement des techniques et la codification des genres. Ceux-ci comprennent le plain-chant (chant religieux monodique, c’est-à-dire à une voix et a capella, dont le chant grégorien serait le meilleur représentant de ce genre), l’organum (genre polyphonique primitif caractérisé par le mouvement parallèle des voix, ces dernières passent de deux à trois et à quatre, pour mettre en valeur un texte du plain-chant), et surtout le motet (genre musical à deux voix qui résulte de l’ajout de paroles à la voix supérieure de l’organum dont Pérotin et Léonin sont, à la fin du 12e siècle, ses meilleurs représentants et qui se caractérise par ses textes sacrés ou profanes, en vers ou en prose), ainsi que le conduit (genre sacré de procession remplacé par le motet) et le rondeau (passe à plusieurs voix considérée comme le précurseur de la polyphonie). Ces évolutions touchent aussi bien la musique religieuse que profane.

Ars Nova :

Terme crée par les historiens de la musique pour différencier cette période de la suivante, nommée Ars nova. Ecole musicale parisienne des 13e et 14e siècles, et plus généralement la musique française de 1230 à 1320. Période capitale dans l’histoire de la musique occidentale, qui vit l’évolution de la notation, l’affinement des techniques et la codification des genres. Ceux-ci comprennent le plain-chant (chant religieux monodique, c’est-à-dire à une voix et a capella, dont le chant grégorien serait le meilleur représentant de ce genre), l’organum (genre polyphonique primitif caractérisé par le mouvement parallèle des voix, ces dernières passent de deux à trois et à quatre, pour mettre en valeur un texte du plain-chant), et surtout le motet (genre musical à deux voix qui résulte de l’ajout de paroles à la voix supérieure de l’organum dont Pérotin et Léonin sont, à la fin du 12e siècle, ses meilleurs représentants et qui se caractérise par ses textes sacrés ou profanes, en vers ou en prose), ainsi que le conduit (genre sacré de procession remplacé par le motet) et le rondeau (passe à plusieurs voix considérée comme le précurseur de la polyphonie). Ces évolutions touchent aussi bien la musique religieuse que profane.

Arts libéraux :

On appelle arts libéraux les sept matières constituant la base de l’enseignement dans le système éducatif antique et médiéval. Ils comprennent le trivium (grammaire, rhétorique, dialectique) et le quadrivium (arithmétique, géométrie, musique, astronomie). Les arts libéraux sont parfois opposés, par certains auteurs, aux arts mécaniques qui répondent aux besoins de la vie.

Aspic :

Animal fabuleux maléfique prenant la forme d’un serpent. Il peut être sans pattes ou en posséder deux ou quatre.

Astragale :

Moulure arrondie (anneau) située à la jonction du fût et du chapiteau d'une colonne ou au nez d'une marche d'escalier.

Attribut :

Signe distinctif qui accompagne une figure et permet de l’identifier. 

Aumônière :

Sac de forme variée (carrée, trapézoïdale, etc.) porté à la ceinture par les femmes ou les hommes au Moyen Âge.

B

Ballade :

En littérature, forme de poème qui apparaît au 14e siècle, composée de strophes égales terminées par un refrain et d'un couplet final plus court appelé envoi. Dans le domaine de la musique, le terme désigne une pièce vocale et instrumentale destinée à la danse.

Bas-relief :

Sculpture adhérant à un fond, dont elle se détache avec une faible saillie.

Basilic :

Animal fabuleux maléfique à queue de vipère et crête de coq.

Baudruche (filé métallique organique) :

Fil composé d'une membrane animale argentée ou dorée enroulée autour d'une âme textile(soie, lin…).

Beauceron, onne :

De la Beauce (pays de Chartres).

Bliaud :

Vêtement de dessus, de type tunique, qui peut être court ou long. Il est en usage pour les hommes et les femmes, du 11e au 13e siècle.

Bocle :

Petit bouclier rond et convexe, le plus souvent entièrement en fer, utilisé dans un type d’escrime civile commune à tout le Moyen Âge. Arme essentiellement défensive, il protège le corps et la main qui tient l’épée mais peut aussi servir à frapper l’adversaire.

Brocart :

Terme commercial, et non technique, désignant un tissu richement orné au cours du tissage. Broché : Se dit d’une trame qui limite son emploi à la largeur des motifs qu’elle produit. S’applique aussi aux tissus auxquels participent de telles trames. Plusieurs sortes de tissus peuvent être brochés : par exemple du lampas, du velours.

Broché :

Se dit d’une trame qui limite son emploi à la largeur des motifs qu’elle produit. S’applique aussi aux tissus auxquels participent de telles trames. Plusieurs sortes de tissus peuvent être brochés : par exemple du lampas, du velours.

Broderie à points comptés ou "tapisserie à l’aiguille" :

Broderie à petits points droits, obliques ou en croix, qui s’exécute en comptant les fils du support et recouvre toute la surface du tissu.

Broderie de rapport :

Technique qui consiste à appliquer sur une étoffe des pièces brodées séparément.

Broderie en "ronde bosse" ou emboutie :

Broderie au relief très accentué obtenu par des épaisseurs de draps, cartons ou parchemins encollés, recouverts de tissu et brodés, puis rapportés sur le tissu de fond.

Broderie en relief ou "en enlevure" :

Broderie surélevée par rapport au tissu de fond, grâce à un rembourrage (gros fils cirés, draps, carton, parchemin).

Byzantinisant, e :

Qui s’inspire de l’art de l’Empire byzantin.

C

Calcaire lutétien (ou du Lutétien) :

Pierre de la région parisienne, dure et homogène, datant de la période géologique du Lutétien, largement utilisée dans la première sculpture gothique.

Calice :

Coupe sur pied utilisée dans le culte chrétien (catholique) pendant la messe : le prêtre y verse le vin et l'eau, prononce des paroles rituelles selon lesquelles le liquide devient le sang du Christ. Au Moyen Âge, le calice devait être en métal précieux (argent ou or), ou comporter sur sa paroi intérieure un revêtement argenté ou doré. Le calice est toujours associé à une patène.

Canthare :

Vase à deux anses.

Caparaçon :

Housse de cheval.

Cardé :

Désigne un fil de trame fait d’une laine qui a été grattée avec des chardons à foulon ou des cardes à crochets métalliques, afin de faire sortir le poil et de donner, après tissage, un drap au toucher plus épais, plus moelleux et aux propriétés isolantes plus importantes. Attesté dans l’Antiquité, puis à nouveau dans l’Espagne du 12e siècle, le cardage se généralise aux 13e et 14e siècles en Europe. Le cardage permet d’utiliser des laines trop courtes pour être peignées, le peignage étant jusqu’alors le procédé traditionnel de préparation des laines au filage.

Carnations :

Colorations de la peau.

Cartonnier :

Artiste qui crée le carton, modèle à grandeur d'exécution pour un vitrail, une tapisserie ou un autre décor se rattachant à la peinture.

Cartouche :

Ornement servant de support et d'encadrement à une inscription.

Chainse :

Tunique longue, en tissu fin et blanc, recouvrant la chemise portée à même la peau ; certaines parties de la chainse restent visibles sous le bliaud.

Chanfrein :

Moulure plate obtenue en abattant l'arête d'une pierre.

Chanoine :

Religieux (clerc) appartenant à un chapitre ou à un collège ; il est attaché à une église précise et vit selon un ensemble de règles. Il doit en principe résider à proximité de son église collégiale, et participer aux office quotidiens qui y sont célébrés, mais ne vit pas dans une clôture, et n'est pas astreint à la pauvreté. Le chanoine peut ne pas être prêtre. Les cathédrales comportaient des chapitres de chanoines, mais aussi de nombreuses églises. Le chanoine perçoit un revenu (prébende) en échange de sa participation aux offices et à la vie du chapitre (gestion des biens, éventuellement gestion des chantiers de construction ou de décor de l'église dont il dépend...).

Chanson de geste :

Du latin gesta, exploits, la chanson de geste est une forme littéraire née en France à la fin du 12e siècle, un poème épique contant les hauts faits de héros historiques (Charlemagne, Roland) ou légendaires (le Chevalier au Cygne) dans des laisses assonancées (strophes unies autour d’une même sonorité).

Chape :

Ample manteau de cérémonie porté par les clercs lors d’offices solennels. De forme semi-circulaire, la chape est généralement sans manche et ornée au dos d’un chaperon.

Chapelle :

Ensemble d’ornements et de vêtements liturgiques affectés à un autel.

Chaperon :

Capuchon s’enfilant comme une cagoule et protégeant les épaules, porté lorsqu’on se déplace à l’extérieur. Dans le vocabulaire du vêtement ecclésiastique, le chaperon désigne une pièce d’étoffe cousue au col de la chape, descendant sur les omoplates : le chaperon comporte souvent un décor brodé.

Chapiteau :

Élément architectural placé entre une colonne (ou un pilastre) et un linteau ou la retombée d'un ou plusieurs arcs. La partie inférieure du chapiteau (astragale) est souvent de section circulaire, tandis que la partie supérieure (abaque) est de plan quadrangulaire. La partie du chapiteau située entre ces deux plans s'appelle la corbeille.
Un chapiteau historié est décoré de scènes à plusieurs personnages qui narre une histoire.

Châsse :

Sorte de coffre en forme de sarcophage au couvercle à deux pentes ou en forme d’église, où l’on conserve des reliques d'un saint ou d'une sainte.

Chasuble :

Vêtement porté par le prêtre pendant la célébration de la messe. Il dérive d’un manteau romain, appelé penula ou casula ; le principe est celui d’un poncho, dont la forme a varié au cours des époques. Initialement très ample, la chasuble se rétrécit sur les côtés et se pare de broderies à la fin du Moyen Âge. Les couleurs sont codifiées en fonction des célébrations et des fêtes annuelles.

Chevaliers teutoniques :

Ordre de chevalerie allemand actif en Terre Sainte puis surtout en Prusse et dans la région de la Baltique. Fondé en 1191, l’ordre de l’hôpital de Sainte-Marie des Allemands de Jérusalem est d’abord un ordre caritatif voué au soin de malades et des pèlerins en Terre Sainte. En 1198, il se transforme en ordre militaire. Affecté d’abord à la défense de la Terre Sainte, il se tourne ensuite vers d’autres contrées, la Hongrie d’abord (1225) puis la Prusse (1230). Si leur objectif est d’abord l’évangélisation des païens locaux, les objectifs politiques prennent ensuite le relais, et l’ordre doit faire face à de nombreuses révoltes et conflits, y compris contre les Lituaniens christianisés, jusque dans les années 1280. Après avoir définitivement quitté la Terre Sainte en 1291, l’ordre s’installe en Prusse où il met en place un État bien organisé à l’origine de la Prusse moderne. Riche et puissant, l’ordre teutonique décline à partir du 15e siècle face aux Polonais puis à la Réforme protestante. C’est aujourd’hui un ordre caritatif.

Chimère :

Animal fabuleux issu de l’Antiquité, à tête de lion, corps de chèvre et queue de dragon.

Chlamyde :

Manteau (pièce d’étoffe quadrangulaire) porté par les hommes ; la chlamyde pourpre est un insigne de pouvoir royal ou impérial.

Christ en majesté :

Représentation du Christ à caractère dévotionnel et isolé de la temporalité, qui insiste sur la vision de la majesté de la divinité. Il est représenté trônant, entouré d’une mandorle ou non et généralement bénissant. Ce type est très fréquent à l’époque romane mais ne disparaît pas à la période gothique. Ce type est le répondant occidental du Pantokrator byzantin.

Chœur :

Dans une église, le chœur est l'endroit où se situe le maître-autel, dans le prolongement de la nef. 

Cimier :

Ornement qui forme la partie supérieure d’un casque.

Ciselure :

Action et art de ciseler, soit travailler finement un ouvrage de métal, de pierre ou de tout autre matière dure à l’aide d’un ciseau ou d’un ciselet.

Claustral, e :

Qui appartient au cloître.

Clerc :

Homme chargé d'une fonction dans l'église, et ayant reçu les ordres mineurs ou majeurs. Les étudiants des universités médiévales sont des clercs.

Collégiale :

Eglise autre qu’une cathédrale, desservie par un collège de chanoines.

Confrérie :

Association de laïcs fondée sur des principes religieux qui apparaît en Italie vers 1200 avant de se diffuser au 14e siècle pour atteindre enfin un âge d’or au 15e siècle. Caractéristique d’un nouveau rapport des laïcs à la religion, la confrérie vise à promouvoir entre ses membres (les confrères) une entraide spirituelle d’abord (prières mutuelles), matérielle ensuite, notamment au moment du décès d’un membre. Structures d’intégration typiques de la sociabilité urbaine, certaines confréries jouent un rôle caritatif à l’échelle de la paroisse ou même de la ville.

Console :

Élément en surplomb, saillant d'un mur, et portant soit une poutre, un linteau, une architrave, soit éventuellement une statue. La console est normalement plus haute que large, à la différence du corbeau.

Contresempler :

Disposer en quinconce un motif de dessin sur une étoffe par le déplacement d'un demi-rapport.

Corbeille :

Partie d'un chapiteau, permettant la transition entre la partie basse du chapiteau (souvent circulaire) et la partie supérieure, de plan quadrangulaire (abaque ou tailloir). La corbeille est habituellement évasée, sa section basse est plus petite que sa section haute.

 

Corinthien, enne :

L’un des trois ordres grecs, caractérisé par un chapiteau dont la corbeille est ornée de deux rangées de feuilles d’acanthe.

Corne d'abondance :

Corne décorative, inspirée par les cornes de chèvre ou de bovidé, de laquelle débordent des fruits, des végétaux et éventuellement des objets. Ce motif évoque la richesse ; il vient de l'iconographie antique.

Corset :

Vêtement ajusté près du corps, porté lorsque l’on se trouve à l’extérieur, d’abord par les hommes (2ème moitié du 13e siècle), puis à partir du début du 14e siècle aussi par les femmes.

Cotte hardie :

Surcot fermé, sans ceinture, ajusté au buste ; la cotte hardie se porte à partir de la fin du 13e siècle.

Cotte ou cote :

Tunique, vêtement de dessous porté à même la peau ou sur la chemise. La cotte s’impose au 14e siècle. Elle comporte des manches.

Coutumier :

Recueil de textes législatifs mettant à l’écrit des coutumes orales.

Croix de chasuble :

Orfroi en forme de croix ou de Y qui orne le dos d’une chasuble.

Crucifère :

Qui comporte une croix, évoquant le Christ et la Crucifixion.

Crucifixion :

C’est un des thèmes les plus répandus de l’art chrétien, que ce soit dans un contexte narratif ou symbolique et cultuel. L’époque romane privilégie le Crucifié vivant malgré les clous, triomphant et en majesté (Christus triumphans) vêtu de la tunique, tandis que la période gothique préfèrera célébrer le Christus patiens, le Christ douloureux aux yeux souvent fermés et à moitié nu, dans une image plus réaliste et humaine de la souffrance. Ce dernier type sera largement exploité à la période moderne.

Culot :

Ornement sculpté d'où partent des volutes ou des rinceaux de feuillage.

D

Dague :

Arme de poing, comme le poignard, mais avec une lame large et courte. Italienne d’abord, elle devient typique de l’armement du gentilhomme au cours du 15e siècle.

Dalmatique :

Tunique liturgique à manches courtes ouverte sur les côtés, portée par les diacres lors des messes et cérémonies liturgiques.

Daniel :

Prophète de l'Ancien Testament, l'un des quatre grands prophètes avec Isaïe, Jérémie et Ezéchiel. Il a vécu au 6e siècle av. J.C.

David et Goliath :

Roi hébreu dont le combat avec le géant philistin Goliath a donné lieu à une abondante iconographie.

Dé :

Dans le chapiteau corinthien : ornement saillant, placé au creux de l'échancrure de l'abaque et décoré dans l'Antiquité par une fleur ou rosette.

Déjanire :

Personnage de la mythologie grecque, épouse d'Héraclès. Le centaure Nessus, qui avait essayé d'abuser d'elle, la persuade de tisser pour Héraclès une tunique qui le rendrait fidèle, mais qui est en fait empoisonnée. La tunique ayant fait son effet, Héraclès meurt brûlé vif et Déjanire se pend.

Dionysiaque :

Adjectif relatif à Dionysios, dieu du vin. Se dit d’une inspiration ou d’un comportement tumultueux et délirant, comme si Dionysos en était l’inspirateur.

Diptyque :

Œuvre peinte ou sculptée composée de deux panneaux pouvant ou non se refermer l’un sur l’autre.

Dit :

Á partir du 13e siècle, texte en vers relativement court, d'inspiration morale ou religieuse, qui vise à "dire la vérité" par le biais notamment de l'allégorie et de la satire. Le dit a souvent été diffusé par les jongleurs.

Drap :

Etoffe de laine utilisée pour le vêtement ; toute autre étoffe (drap de soie ; drap à fils d’or).

Dyonisien, enne :

De Saint-Denis.

E

Écoinçon :

Espace triangulaire compris dans l’angle situé entre la courbure d’un arc et le mur sur lequel cet arc retombe, ou entre deux arcs voisins.

Écu :

support d’armoiries à l’imitation du bouclier appelé écu. Il prend souvent la forme d’un triangle curviligne.

Élément d’applique (textile) :

Dans le domaine des textiles, élément en tissu (brodé ou non) cousu sur le tissu de fond (ex. figure d’applique, Vierge d’applique).

Émail :

Matière vitreuse composée d’une masse incolore transparente, de nature cristalline – le fondant – et de colorants, généralement constitués d’oxydes de métaux tels que le cobalt, le cuivre, le manganèse, le fer ou l'antimoine. Ils sont déposés sous forme de poudre dans les champs ménagés à cet effet sur les surfaces métalliques.

Émail champlevé :

Émail déposé et cuit dans des cavités plus ou moins profondes creusées dans l’épaisseur du métal, généralement du cuivre ou des alliages cuivreux, en de rares occasions du fer, de l’or, ou de l’argent. Les parties en réserve sont souvent gravées et dorées. Voir Émail.

Émail cloisonné :

Technique d’application des émaux dans des compartiments délimités par de minces cloisons de métal, rubans ou fils métalliques, soudés sur un fond de métal, le plus souvent de l’or, qui favorise l’adhérence de l’émail. Voir Émail.

Émail de basse taille :

Émail translucide coloré appliqué sur un fond d’or ou d’argent gravé. La fine couche d’émail laisse apparaître le fond dont la gravure permet l’adhérence de la couche d’émail tout en participant à la mise en valeur du décor. Voir Émail.

Émail peint :

Technique d'émaillage (l'émail est un décor composé de verre coloré par des oxydes) consistant à appliquer sur une épaisse plaque de cuivre plusieurs couches d’émail superposées, avec d’éventuels rehauts de motifs dorés, pour former un tableau d’émail. L'émail peint se développe à la fin du Moyen Âge, en particulier à Limoges, dont il reste une spécificité jusqu'au 18e siècle. Voir Émail.

Émaux de plique :

Émaux opaques à cloisons d’or formant des décors de petits cœurs, quadrilobes et trèfles, de couleurs blanche, rouge, bleue et jaune, noyés dans un fond émaillé translucide vert. Ces émaux décorent le plus souvent de petites plaques montées sur des objets d’orfèvrerie et des bijoux. Voir Émail.

Emblématique :

Ensemble de marques distinctives d'un personnage ou d'une famille : l'emblématique comporte les armoiries, les devises et les emblèmes, parfois aussi des codes de couleur. Certains grands personnages, comme le roi René d'Anjou, ont développé une emblématique très riche, qui a évolué au cours de leur existence.

Enluminure :

Décor peint réalisé à la main qui orne un manuscrit ; on parle aussi de peinture de manuscrit.

Épannelage :

Dégrossissage d’un bloc de pierre.

Épitaphe :

Inscription placée sur un tombeau, inscription funéraire ; au Moyen Âge, elle indique souvent le nom du défunt, parfois sa fonction ou sa parenté, parfois la date de son décès. Dans les milieux ecclésiastiques, elle est souvent rédigée en vers latins.

Estampé (orfèvrerie) :

Imprimer en creux ou en relief par repoussage au moyen d’une matrice gravée.

Eucharistie :

Sacrement principal de l’Église, célébré par le prêtre au cours de la messe. Il commémore et réactualise la Cène et la Passion du Christ et rassemble les fidèles dans la communion à son corps et à son sang. Si les rites ont évolué au cours des siècles et des endroits, la structure de base reste similaire : introduction avec prières et chants, liturgie de la Parole (au cours de laquelle les épitres et l’Évangile sont lus), liturgie de l’Eucharistie centrée sur la consécration du pain et du vin, la communion et le rite de conclusion. L’Occident latin développa la notion de transsubstantiation, c’est-à-dire le changement d’espèce du pain et du vin en corps et sang, contrairement à la doctrine plus ancienne d’une présence spirituelle. Le Concile du Latran de 1215 prescrit aux fidèles la communion au moins une fois par an.

F

Fabliau :

Aux 12e et 13e siècles, bref récit satirique en vers.

Fanons :

Ce sont les deux bandes de tissu qui pendent au revers de la mitre.

Fantassin :

Soldat de l'infanterie.

Fatimide :

Dynastie chiite qui régna d’abord au Maghreb avant de s’implanter en Égypte en 969, où les califes fatimides créèrent la ville du Caire (Al Qâhira, La Victorieuse). Le dernier calife fatimide fut renversé par Saladin en 1171.

Filé métallique :

Fil composé d'une lame d'argent ou d'argent doré enroulée autour d'une âme textile (soie, lin...).

Filé or :

Filé métallique d'argent doré.

Filigrane :

Décor constitué de fils d’or, d’argent ou d’argent doré, plus rarement de cuivre doré, disposés selon des motifs déterminés, soudés en partie ou totalement sur un fond généralement de même métal, ou assemblés entre eux pour constituer un ouvrage entièrement ajouré (filigrane à jours). Les filigranes sont lisses ou décorés de perles, granules ou sillons.

Fleuron :

motif ornemental constitué de feuilles, souvent au nombre de trois, évoquant une fleur stylisée. Un élément orné d’un fleuron est dit fleuronné.

Foliot :

Balancier des premières horloges ou montres, associé à un échappement à roue de rencontre.

Fontaine de vie :

D’abord symbole chrétien associé au baptême, puis motif artistique, notamment littéraire ou iconographique, en vogue dans la culture courtoise, la fontaine de vie est une source mystérieuse délivrant l’Eau de Jouvence, laquelle donne la jeunesse éternelle. Cette fontaine est notamment, à partir du 14e siècle, associée à la légende du prêtre Jean et donc à l’Orient, avant d’être transposée dans le Nouveau Monde lors des Grandes Découvertes.

Fresque :

Peinture murale utilisant comme liant la chaux et comme pigments des carbonates. Connue dans l'Antiquité, la fresque est utilisée en Italie et pour certains chantiers gothiques au nord des Alpes dès le 13e siècle. La fresque est composée d'une couche d'enduit (l'arriccio), posée directement sur le mur, mélange de chaux et de sable, sur lequel on trace le dessin avant de poser l'intonaco, puis la peinture. Après séchage, la fresque est polie, puis peut recevoir des finitions à sec (rehauts, décors métalliques).

Frette :

Ornement prenant la forme d’un anneau et servant à lier deux éléments, notamment des rinceaux.

Frigidarium :

Salle froide des thermes romains. Celle-ci fait partie d’un ensemble qui comporte le caldarium (salle des bains chauds) et le tepidarium (bains tièdes) qui sépare les bains chauds et froids. L’ensemble est complété de palestres.

Fût :

Partie de la colonne située entre sa base et son chapiteau.

G

Gâble :

Dans l'architecture gothique, le gâble est le fronton triangulaire qui surmonte le portail. Il est généralement ajouré et sculpté. 

Ganymède :

Personnage de la mythologie grecque. Ce jeune Troyen est d'une telle beauté que Jupiter, métamorphosé en aigle, l'enlève d'auprès de sa famille pour en faire l'échanson des dieux.

Gaufrure :

Léger relief obtenu en disposant sur l’étoffe des cordes ou des ficelles recouvertes perpendiculairement par des filés métalliques, maintenues par des points de soie formant des motifs (losanges, chevrons…).

Gémellions :

Bassins allant par paires (gemellus signifie jumeau) et servant à se laver les mains. Ils sont utilisés à l’église pour un usage liturgique ou dans un contexte profane, notamment lors de banquets.

Gemmé :

Orné de pierres précieuses (gemmes)

Genèse :

Désigne le premier livre de l’Ancien Testament narrant la création du monde et des hommes, ainsi que les actions des premiers Hébreux, qui sont continuées dans les livres suivants. La Genèse est commune au Pentateuque ainsi qu’à la Bible hébraïque et chrétienne. La tradition en attribue la rédaction à Moïse, même si les recherches récentes y voient plutôt une compilation de différents auteurs anonymes.

Génuflexion :

Action de s'agenouiller ; la génuflexion manifeste le respect envers une personne (roi, puissant) ou envers une représentation ou un lieu sacré.

Girandole :

Ornement géométrique prenant la forme de feuilles tournoyantes ou d’un moulin à vent.

 

 
Glyptique :

Art de sculpter et graver les pierres précieuses, en relief (camées) ou en creux (intailles). 

Goliards :

Nom masculin, de l’ancien français goliart, débauché. Clerc étudiant pauvre, vivant en marge des lois de l’Église, parfois au service de condisciples riches, écrivant souvent une littérature satirique.

Grandmontain :

Qui se rapporte à l’ordre religieux de Grandmont, originaire du Limousin, et dont la fondation de la première communauté par Étienne de Muret remonte à 1076.

Gravure :

Art de graver, soit tracer en creux une figure, des caractères sur une surface dure (bois, métal, pied).

Grégorien :

Adjectif pouvant faire référence à plusieurs réformes, principalement ecclésiastiques et religieuses, lancées par différents papes portant le nom de Grégoire. Ainsi, le chant grégorien est attribué au pape Grégoire le Grand (r. 590-604). Plus tard, les réformes grégoriennes, qui redéfinirent le rôle et la place du clergé par rapport aux laïques (célibat du clergé, éradication de la simonie, etc.), furent initiées par le pape Grégoire VII (1073-1085). Si ces réformes furent présentées comme un retour aux anciens usages, elles furent souvent de réelles nouveautés. Enfin, l’adjectif peut faire référence au calendrier grégorien, proclamé par le pape Grégoire XIII en 1582.

Grènetis :

Ornement prenant la forme d’un cordon de petits grains réguliers.

Griffon :

Animal fabuleux issu de l’Antiquité, à corps de lion ailé et à tête d’aigle.

Grisaille :

La grisaille est une peinture ton sur ton, en camaïeu utilisant plusieurs niveaux de gris, du blanc au noir. Apparue dans les fresques de Giotto au début du 14e siècle, cette technique s'applique à la peinture, à la miniature et au vitrail. Dans le vitrail, il s’agit de peinture vitrifiable composée d’un fondant et d’oxydes métalliques. Sa couleur est souvent noire ou brune. Son aspect est plus ou moins opaque suivant la quantité de diluant ajouté dans le mélange (vinaigre, eau).

Guimpe :

Pièce de toile fine dont les femmes encadraient leur visage, la faisant retomber sur le cou et la poitrine. Les religieuses de plusieurs ordres catholiques portent toujours la guimpe sous le voile.

H

Hagiographique :

Vie d’un saint. Héritières des biographies de l’Antiquité, les hagiographies étaient d’un genre surtout éthique plutôt qu’historique, surtout destinées à édifier le lecteur par l’imitation ou la comparaison avec un être ayant réalisés des actions exceptionnelles et qui le pousse par-là vers une vie chrétienne tout aussi exemplaire.

Harpie (sirène) :

Signifie « ravisseuses » en grec. Filles d’une Océanide et de Thaumas, les harpies sont des divinités monstrueuses, pré-olympiennes liées à la mer et aux tempêtes. Au nombre de deux (parfois trois), elles ont un corps d’oiseau aux griffes acérées et un visage féminin et enlèvent les enfants et les âmes des morts. Après avoir souillé la nourriture du roi Phrinée, elles sont finalement neutralisées par les Argonautes. Dans l’iconographie médiévale, on les voit figurer parmi les allégories des Vices, où elles incarnent l’Avarice.

Haubert :

Vêtement de combat fait de mailles métalliques. Ce vêtement porté près du corps est fendu devant et derrière pour permettre de monter à cheval. Le haubert est attesté de la fin du 12e siècle au milieu du 15e siècle.

Haut-relief :

Relief dont les figures sont en forte saillie, presque indépendantes du fond.

Hellénisé :

Influencé par la civilisation ou la langue grecque. Peut aussi désigner l'influence du monde byzantin, héritier de la civilisation grecque.

Hennin :

Coiffure portée par les femmes au 15e siècle : selon le Glossaire archéologique de Victor Gay, il est constitué d’un bourrelet bifide, couvert d’étoffes précieuses et se prolonge par un voile retombant derrière la tête. Il désigne couramment une coiffe conique (« en pain de sucre »), souvent associée à un voile. Le hennin dissimulait totalement la chevelure.

Héraldique :

Relatif au blason, aux armoiries ; désigne aussi la discipline qui étudie les armoiries. Celles-ci sont les emblèmes de familles, de dynasties ou de communautés, apparues au 12e siècle, figurant entre autres sur les boucliers et sur les étendards. Par sa grande richesse symbolique, l’héraldique est aussi bien un art qu’un langage et est très utile à l’historien et à l’archéologue.

Hiératique :

Se dit d'une attitude, de gestes conformes à une tradition sacrée. Qui évoque la sainteté.

Hommage vassalique :

cérémonie lors de laquelle le vassal prête allégeance à son seigneur : agenouillé, il place ses mains dans celles du seigneur (immixtio manuum) ; ce geste est suivi d’un serment de fidélité. Le seigneur doit au vassal protection et entretien, le vassal lui doit aide et conseil.

Hortus conclusus :

Ou jardin clos. Sur les représentations enluminées, peintes et tissées, des scènes religieuses avec la Vierge ou des scènes profanes courtoises se déroulent au sein d'enceintes fortifiées agrémentées d'une fontaine, de prés fleuris, de pergolas. Le thème du jardin clos est lié à la littérature spirituelle avec le Cantique des cantiques et les textes mariaux ainsi qu'à la littérature courtoise dont le Roman de la rose est l'œuvre la plus célèbre.

Hostie :

L’hostie est un pain mince et rond fait de farine sans levain que le prêtre consacre lors de la messe et distribue lors de l’Eucharistie. Son nom vient du latin hostia, la victime, car l’hostie est littéralement l’incarnation du Corps du Christ (tout comme le vin est le Sang du Christ) selon le dogme de la transsubstantiation.

Houppelande :

Robe de dessus, pouvant servir de manteau, taillée dans une étoffe riche et ornée, ce qui en fait un vêtement d’apparat. La houppelande, caractérisée par son ampleur et par ses larges manches, peut être courte ou longue. Elle est souvent fourrée ou matelassée. Elle est attestée dans la seconde moitié du 14e et au 15e siècle.

Hussite :

Partisan du réformateur tchèque Jan Hus qui, influencé par le réformateur anglais Wycliff, lutta contre la simonie et la hiérarchie ecclésiastique à la fin du 14e siècle et fut pour cela brûlé lors du concile de Constance en 1415. Les hussites, surtout des Tchèques, se battirent pour leur liberté de conscience et, au terme d’une lutte acharnée, ayant résisté à plusieurs croisades, obtinrent le droit de pratiquer leur propre religion par les accords connus sous le nom de Compactats de Prague, en 1436.

I

Instruments de la Passion :

L’expression Instruments de la Passion ou Arma Christi désigne l’ensemble des objets associés à la Passion du Christ : croix, clous, fouet et colonne de la flagellation, lance et éponge imbibée de vinaigre, tunique du Christ, couronne d’épines, etc.
Ces objets sont parfois regroupés en un tableau.

Ionique :

L’un des trois ordres grecs, caractérisé par un chapiteau orné de deux volutes latérales.

Italo-byzantin :

Art sous influence byzantine développé en Italie.

J

Jaque :

Pourpoint rembourré, pourvu de manches ; c’est un vêtement court et ajusté, à la mode sous Charles VI et Charles VII (fin du 14e siècle et première moitié du 15e siècle).

Jaune d'argent :

Couleur de cémentation de ton jaune obtenue par des sels d’argent contenus dans de l’ocre. Le jaune d’argent est appliqué au revers des pièces en verre ; sur les verres teintés dans la masse, la couleur est modifiée par transparence : sur un verre bleu, par exemple, le jaune d’argent donne un ton vert. Cette technique apparaît entre l'Île-de-France et la Normandie vers 1300.

Jeu de mérelles :

Jeu de plateau existant déjà dans la Rome antique, très en vogue au Moyen Âge, consistant à aligner des pions sur un plateau appelé « tablier » formé de trois carrés imbriqués. On parle aussi de jeu du charret ou de jeu du moulin.

Jouvenceau :

Jeune homme.

Jubé :

Galerie surélevée qui sépare la nef et le chœur

Jurisconsulte :

Juriste, spécialiste et théoricien du droit romain.

L

Lacs :

Cordon entrelacé dont les bouts traversent le centre et ressortent par le bas.

Lai :

Poème narratif ou lyrique, de longueur variable. Le lai narratif est un conte relativement court en octosyllabes, de forme musicale et se rapprochant le plus souvent à une aventure merveilleuse ou aux légendes arthuriennes. Le lai lyrique peut de son côté prendre des formes diverses et relativement complexes, tout en conservant la forme musicale et une prédilection pour le domaine courtois.

Lampas :

Tissu façonné comportant au moins deux chaînes (chaîne pièce et chaîne de liage) et une ou plusieurs trames. Le décor est constitué principalement par des flottés de trame (liserée, lancée ou brochée), liés au tissu de fond, généralement en taffetas ou en sergé, par la chaîne de liage.

Lectionnaire :

Livre liturgique qui contient des passages de l’Évangile ou des textes patristiques (traitant de la vie, de l’œuvre et/ou de la doctrine des Pères de l'Église) lus pendant les offices du dimanche et des jours de fête.

Léonin, e :

Relatif au lion.

Lettrine :

Lettre initiale majuscule placée en tête d’un texte, décorée ou non et occupant une hauteur supérieure à la ligne.

Liais :

Pierre calcaire dure et d’un grain très fin.

Linteau :

Bloc de pierre ou poutre surmontant une baie et reposant sur deux points d'appui (colonnes, consoles, etc.).

Lisse (ou lice) :

Pièce du métier à tisser consistant en un fil portant un maillon dans lequel passe un fil de chaîne, qui sert à séparer les fils pairs des fils impairs de manière à permettre le passage du fil de la trame. On parle de tapisserie de basse lisse lorsque la chaîne du métier à tisser est disposée quasiment à l'horizontale, et de haute lisse lorsqu'elle est placée à la verticale. Par métonymie, la lisse désigne fréquemment l'art de la tapisserie.

Lissier :

Artisan, ouvrier qui monte les lisses d'un métier à tisser ; par extension, celui qui exécute une tapisserie sur ce métier.

Littérature arthurienne :

Ensemble de textes très populaires à partir du 12e siècle, ayant pour sujets principaux la figure du roi Arthur ou la quête du Graal et puisant dans ce que l'on appelle la "matière de Bretagne". Contrairement à ses prédécesseurs qui insistent sur le développement historique, le Roman de Brut de Wace est l'un des premiers réçits inscrivant Arthur dans un univers merveilleux.

Liturgie :

Ensemble des pratiques du culte rendues à Dieu ; ensemble des pratiques cultuelles de l’Église.

Lois somptuaires :

Loi imposant à certaines catégories sociales (les bourgeois par exemple) des vêtements sobres (pas de fourrure, pas de drap d’or, pas de pierres précieuses, interdiction de certaines couleurs). En France, Philippe le Bel est célèbre par ses lois somptuaires de 1294. Plusieurs de ses successeurs (Charles V, Charles VII) en ont également édicté. Leur caractère répétitif démontre qu’elles n’étaient pas ou peu appliquées.

M

Main de Dieu :

Main sortant des nuées, représentation de Dieu le Père.

Mandorle :

Gloire en forme d’amande qui entoure le Christ.

Mantel :

Manteau.

Ménade :

Aussi appelées bacchantes. Compagnes de Bacchus, les ménades sont emportées par la possession dionysiaque (mania) et célèbrent les mystères du dieu en groupe sur la montagne, au son de la flûte, des tambourins et des crotales. Leur transe est due aux effets de la danse et de la musique. Elles jouent avec les animaux sauvages, sont munies de thyrses, long bâtons ornés de lierre, et sont couronnées de lierre ou de vigne. Si elles forment un groupe de femmes joyeuses et innocentes, elles peuvent aussi devenir une troupe menaçante et destructrice pour quiconque s’oppose à elles, comme Penthée qui fut démembré.

Meneau :

Montant, traverse en pierre, en bois ou en fer, qui divise l'ouverture d'une fenêtre en compartiments.

Méplat :

Traitement de la sculpture de faible épaisseur, aux surfaces principalement planes, peu modelées.

Millefleurs :

Pièce de tapisserie dont le fond est semé de plantes ou de branches fleuries, étagées sans effet de profondeur. Des motifs divers (personnages, animaux, armoiries…) peuvent se détacher sur ce fond.

Miséricorde :

Petite saillie de bois fixée sous la banquette amovible d’une stalle d'église sur laquelle l’ecclésiastique (moine, chanoine) peut s'appuyer lorsque le siège est relevé, afin d’éviter la fatigue des stations prolongées pendant l'office. Aussi appelées crédences ou patiences, elles sont très fréquemment sculptées. Voir Stalles.

Mitre :

Coiffe de cérémonie et insigne de dignité portée par les évêques et certains abbés. Elle se compose de deux parties triangulaires (les cornes) et présente sur la face postérieures deux bandes de tissu appelées fanons.

Moire :

Tissu dont les trames forment des côtes saillantes déformées par écrasement. La moire est obtenue en disposant avec soin deux étoffes semblables et en les passant entre deux rouleaux de façon à écraser le grain. On obtient ainsi des surfaces aux orientations diverses, sur lesquelles la lumière se reflète de façon changeante. La moire peut créer des sortes d’auréoles, des motifs qui ressemblent à des veines de bois ou des effets de chiffonnage.

Monodie :

Chant à une voix avec ou sans accompagnement. Son antonyme est la polyphonie.

Monolithe :

Se dit d’une sculpture taillée dans un seul bloc de pierre.

Monstrance :

Objet liturgique contenant des reliques (reliquaire-monstrance) ou l’hostie (monstrance eucharistique), et qui laisse voir son contenu grâce à des parties transparentes, constituées de cristal de roche ou de verre.

Mosan, e :

De la vallée de Meuse, de la région de Liège (Belgique).

Mystères :

Au Moyen Âge, genre dramatique qui mettait en scène des sujets religieux tels que la Nativité, la Passion, la Résurrection, des scènes tirées des deux Testaments ou de la vie des Saints.

N

Narval :

Mammifère marin portant une longue dent (incisive supérieure) en forme de corne torsadée qui peut atteindre 3 mètres de long. Au Moyen Âge, celle-ci passe couramment pour une corne de licorne.

Niche :

Renfoncement dans l'épaisseur d'un mur, destiné à abriter une statue ou un élément décoratif. La niche est souvent constituée d'un demi-cylindre et d'un quart de sphère, formant "cul de four".

Nielle :

Décor d’incrustation d’une matière de couleur noire, grise ou bleutée, composée de sulfures métalliques, apposée dans des sillons gravés dans un métal clair, comme l’or ou l’argent, plus rarement le bronze ou le laiton.

Noeud :

En orfèvrerie, renflement arrondi ou polyédrique en un point du pied d'un vase, de la tige d'un flambeau, de la hampe d'une crosse, etc.

Northumbrie :

Royaume situé au nord de l’Angleterre et au sud-est de l’Écosse.

O

Olambrillas :

Tuile décorative d'environ 7 cm², qui est combinée avec des tuiles rectangulaires, généralement rouges, pour former des trottoirs et pour recouvrir des plinthes.

Opercule :

Petit couvercle fin.

Or nué :

Technique de broderie très luxueuse qui consiste à coucher des filés métalliques sur une étoffe de fond, à les maintenir aux extrémités par des petits points, puis à les recouvrir avec des points de soies colorées qui créent le dessin, le modelé et les nuances.

 

Or trait :

Fil d’or de section circulaire étiré à la filière.

Orfroi :

Galon tissé, parfois brodé, qui orne les vêtements liturgiques.

P

Paléologues :

Nom d'une famille d'empereurs byzantins qui régna de 1261 à 1453, c'est-à-dire jusqu'à la chute de l'Empire byzantin.

Pallium :

Pièce de laine portée dans l’Antiquité par les Grecs, puis par les Romains : elle est carrée ou rectangulaire et fixée aux épaules par une fibule.

Palmette :

Ornement en forme de petite feuille recourbée, lobée ou digitée, née d’un rinceau, et dérivée d’un motif antique en forme de petite palme.

Pampre :

Ornement fait d'un rameau de vigne sinueux, avec feuilles et grappes.

Parques :

Personnages de la mythologie grecque, les Parques sont trois soeurs qui filent, dévident et coupent un fil qui évoque la vie humaine. Clotho est la fileuse, Lachésis la dévideuse, Atropos est celle qui coupe le fil après la confection de chaque pelote.

Patène :

Petit plat ou petite assiette utilisés dans le culte chrétien (catholique) pendant la messe : le prêtre y pose l'hostie, morceau de pain sans levain circulaire et prononce des paroles rituelles selon lesquelles l'hostie devient le corps du Christ. Au Moyen Âge, la patène devait être en métal précieux (argent ou or) ou au moins comporter un revêtement argenté ou doré. La patène est toujours associée à un calice.

Pavois :

Grand bouclier ovale ou rectangulaire.

Pentecôte :

Mot d’origine grec signifiant cinquante, cette fête se célébrant cinquante jours après Pâques. Dans les Actes des Apôtres, ceux-ci, réunis autour d’une table, virent descendre sur chacun d’eux le Saint Esprit sous forme de langues de feu et se mirent à parler en plusieurs langues. Cet événement marque le début de la dispersion des apôtres à travers le monde pour annoncer la Bonne Nouvelle.

Périzonium :

Linge drapé autour des hanches du Christ en croix et masquant son anatomie. Il est généralement court et remplace à partir du 11e siècle le colobium, qui descend jusqu’aux genoux. Il n’est visible que dans les scènes de la Crucifixion ou la suivant immédiatement (Descente de croix, Pietà, Déploration sur le Christ mort, etc.).

Phylactère :

Bande de parchemin aux extrémités enroulées, portant une inscription ; le phylactère est, dans la religion juive, une amulette constituée par une inscription d'un verset biblique sur un parchemin roulé dans un étui. Dans l'art chrétien médiéval, de nombreux personnages (prophètes, anges...) portent des phylactères, qui permettent à l'artiste de leur prêter des paroles, à la manière des bulles dans les bandes dessinées ou qui sert notamment à identifier un personnage.

Pietà :

Représentation de la Vierge tenant sur ses genoux le corps du Christ après la descente de croix. Ce terme d'origine italienne est plus fréquent que l'expression "Vierge de pitié", désignant la même iconographie en français. En allemand : Vesperbild.

Piquier :

Fantassin armé d'une pique.

Point couché / couchure :

Les fils (généralement des filés métalliques) sont placés à plat sur la surface du tissu, parallèles entre eux et maintenus par des points de soie qui peuvent former des motifs (losanges, chevrons…).

Point couché rentré :

Couchure dont le fil de fixation, en lin, vient du revers pour saisir régulièrement le filé métallique et l’entraine au revers pour former une boucle. Sur l’avers, on voit entre les filés métalliques de très petits espaces vides, là où les filés ont disparu au revers puis réapparu, au lieu des points de soie de la couchure simple.

Point de chaînette :

Point exécuté en ligne, formé d’une chaîne de boucles. Le fil forme une boucle et l’aiguille passe dans la boucle et la fixe sur le tissu.

Point fendu :

Point exécuté en ligne, qui consiste à faire un point, puis à repiquer dans le fil de ce point en écartant les brins en V.

Polychromie :

Ensemble des couches de revêtement colorées (peinture, métal en feuille ou en poudre, etc.) d’une sculpture.

Polylobe :

Motif décoratif composé de plusieurs arcs de cercles (cinq ou plus) ; on parle en particulier d'arc polylobé (la ligne générale de l'arc est composé de plusieurs petits arcs de cercle tangeants juxtaposés).

Polyphonie :

Mot de racine grec signifiant plusieurs voix. Style de musique qui apparut au 18e siècle et qui consiste à superposer deux ou plusieurs voix, lignes ou parties mélodiquement indépendantes. Ce style atteint son âge d’or aux 15e et 16e siècles.

Polyptyque :

Objet composé de plusieurs plaquettes (quadrangulaires ou à sommet cintré ou pyramidal), articulées par des charnières. Dans le cas d'un retable, le polyptyque comprend un panneau principal fixe (éventuellement une caisse, abritant des sculptures) et plusieurs volets : si ceux-ci peuvent se recouvrir mutuellement, le polyptyque peut avoir plusieurs ouvertures. Il arrive que les volets soient simplement articulés les uns aux autres. Dans le cas de l'art italien, les différents panneaux sont le plus souvent fixes, mais liés entre eux par des encadrements, et l'on parle aussi de polyptyque.

Porphyre :

Roche magmatique ancienne très dure, présentant de grands cristaux de feldspath clairs dispersés dans une pâte foncée à grains très fins, généralement rouge ou verte, parfois bleue ou noire.

Poulaines :

Chaussures pointues, d’origine polonaise supposée. Les poulaines sont à la mode du milieu du 14e siècle au milieu du 15e siècle.

Pourpoint :

Cotte taillée dans un tissu riche, matelassée ; les hommes d’armes la portent sous le haubert. A partir du milieu du 14e siècle, vêtement de dessus civil, près du corps, porté court (au-dessus du genou).

Prédelle :

Partie inférieure d’un retable.

Prieuré :

Communauté religieuse dépendant généralement d’une abbaye et gouvernée par un prieur.

Priorale :

Eglise d’un prieuré.

Protomé :

Représentation de la partie antérieure du corps d’un être vivant, buste.

Psychomachie :

Thème allégorique du combat des vertus contre les vices, décrit par le poète latin Prudence (348-ap. 405) dans son ouvrage Psychomachia, et très présent dans l’art médiéval.

Pyxide :

Récipient destiné à contenir les hosties consacrées et à les distribuer lors de la communion.

Q

Quadrilobe :

Motif décoratif composé de quatre arcs de cercle égaux, disposés symétriquement ; la forme ressemble à un trèfle à quatre feuilles. Voir polylobe.

R

Rameaux :

Dans le calendrier liturgique, le dimanche des Rameaux correspond au dimanche précédant Pâques et commence la semaine sainte. On commémore l’entrée triomphale du Christ dans Jérusalem, qui signifiait que le messie attendu était arrivé. La monture modeste de Jésus-Christ, un âne, signifie l’humilité de ce dernier. A son passage, selon les évangiles, la foule jetait des vêtements sur le sol et l’acclamait en agitant des branches coupées aux arbres, d’où le nom de Dimanche des Rameaux.

Réforme :

Les mots médiévaux de la réforme sont issus d’une longue tradition philosophique et morale, de Sénèque aux Pères de l’Église. Le mot peut prendre deux sens : celui d’un retour à un état primitif ou celui d’un changement, par des moyens conformes aux règles existantes, destiné à apporter une amélioration ou une réorganisation. Si la réforme protestante s’inscrit dans la première définition, les réformes grégoriennes du 11e siècle, qui virent une redéfinition de la place des clercs par rapport aux laïcs, tombent dans la seconde catégorie. Dans le royaume de France sous le règne de Saint Louis, un personnel politique nouveau, les « réformateurs, » sont chargés de mener à bien une réforme qui prend une nette coloration politique : le but est de purifier le royaume et d’y instaurer l’ordre chrétien.

Regalia :

Du latin regalis, royal, les regalia sont les objets associés au pouvoir royal, arborés par le roi lors des cérémonies officielles comme le sacre ou l’entrée. Parmi les regalia, on trouve le globe surmonté d’une croix, la main de justice, le sceptre, l’épée ou encore, bien sûr, la couronne.

Reliquaire :

Boîte ou coffret de forme variable destiné à contenir des reliques.

Reliques :

Restes du corps d'un personnage considéré comme saint (en particulier os, crâne, dents..). Dans le cas du Christ ou de la Vierge, certains objets considérés comme liés à leur existence terrestre constituent des reliques : bois de la croix du Christ, vêtements du Christ, instruments de la Passion, cheveux ou vêtements de la Vierge...

Repoussé :

Action qui consiste à déformer une feuille de métal en la faisant monter en un relief plus ou moins accentué par martelage et ciselage de son revers.

Réserve :

Les parties de la plaque de cuivre qui apparaissent en surface, donc non creusées et non émaillées, sont dites réservées. Le décor des émaux limousins peut être émaillé sur fond réservé, ou réservé sur fond émaillé.

Retable :

(du latin retro tabula) : Structure apparue au 12e siècle comportant diverses images religieuses, peintes ou sculptées, placée à l’arrière et en surplomb de la table d’autel dans l’église. Ses dimensions et ses matériaux sont variables et, à partir du 14e siècle, il est souvent équipé de volets qui servent à le masquer en certains temps de l'année liturgique. Voir Triptyque.

Rinceau :

Ornement composé d’éléments végétaux (tige et feuilles, éventuellement des fruits ou des fleurs) disposés en enroulements successifs. Le rinceau peut aussi comporter des représentations animales ou humaines, on parle alors de rinceau habité.

Rois de Juda :

Ancêtres du Christ par la Vierge.

Roman :

Forme de réçit développée au Moyen Âge en langue romane ou vulgaire, par opposition à la langue savante des clercs, le latin. D'abord en vers, puis en prose, le roman puise principalement ses sujets dans les réçits antiques, comme ceux d'Alexandre et Énée, ou la matière de Bretagne des cycles arthuriens. À partir du 12e siècle et de l'oeuvre de Chrétien de Troyes, le roman médiéval adopte une structure narrative qui lui est propre, fondée sur les motifs de l'aventure chevaleresque et de la quête.

Ronde-bosse :

Ouvrage de sculpture exécuté en plein relief, pleinement développé dans les trois dimensions, par opposition aux reliefs.

Rondel :

Pièce de verre peinte au format généralement circulaire ornant une vitrerie.

Rosette :

Motif ornemental constitué d’une corolle autour d’un bouton central et formant une fleurette stylisée.

S

Sacerdotal, e :

Propre au prêtre, aux fonctions qu’il exerce.

Sacramentaire :

Livre liturgique contenant les prières prononcées au cours de la messe.

Sacrifice d'Isaac :

Fait référence au sacrifice offert par Abraham de son fils unique Isaac à Yahvé, dans le livre de la Genèse. Après que Yahvé lui ai commandé de lui offrir son fils unique en sacrifice, Abraham emmena Isaac sur un âne, accompagné de deux serviteurs, et s’arrêta sur une montagne où un autel avait été dressé. Yahvé substitua un bélier au moment fatidique où le patriarche leva la main pour mettre à mort son fils. La scène témoigne de l’amour inconditionnel porté envers Dieu et préfigure le sacrifice du Christ. Une des scènes de sacrifice les plus connues et celle qui a inspiré le plus grand nombre de représentations artistiques.

Saie :

Tunique ou vêtement de dessus, s’ouvrant par le devant, pourvue de manches ; la saie peut être portée avec ou sans ceinture ; elle possède un collet rabattu.

Samit :

Tissu uni ou façonné comportant deux chaînes, l’une principale (chaîne pièce) et l’autre auxiliaire (chaîne de liage) et au moins deux trames. Les plus anciens samits façonnés de soie sont tissés en Méditerranée orientale dès la fin de l’Antiquité.

Satyre :

Divinité terrestre, compagnon de Dionysos ou Bacchus, représenté avec un corps d'homme, des cornes et des membres inférieurs de bouc, réputé pour son comportement libidineux.

Scriptorium :

Atelier monastique dans lequel travaillent les copistes et enlumineurs.

Sirène-oiseau :

Créature hybride imaginaire héritée de l’Antiquité, formée d’une tête humaine (d’homme ou de femme) et d’un corps d’oiseau, symbolisant généralement la luxure.

Stalles :

Sièges fixes en bois sculpté, à dossier élevé et à fond mobile, séparés les uns des autres par des accotoirs communs, qui sont disposés, sur deux rangs.

Statue-colonne :

Dans le développement de la statuaire gothique, certaines représentations humaines très allongées faisaient corps avec la colonne à laquelle elles étaient adossées, d'où l'appellation de statue-colonne. La statue-colonne est taillée dans le même bloc de pierre que la colonne. En l'absence de colonne à l'arrière d'une statue d'ébrasement, il convient d'employer ce terme de statue d'ébrasement.

Surcot :

Vêtement de dessus, porté hors de leur demeure par les gens du Moyen Âge. Il est dépourvu de manches et se porte ceinturé. Ce terme s’utilise à partir du 13e siècle. 

T

Tabard :

Manteau court et ample, à manches mi-longues, évasées, à fentes latérales, porté sur l'armure ou la cotte de mailles. Il est normalement orné des armoiries ou des emblèmes de la personne qui en est vêtue. Par extension, tunique décorée d'armoiries ou d'emblèmes, portée par les hérauts d'armes.

Tailloir :

Tablette qui surmonte la plupart des chapiteaux; élément structurel qui renforce la résistance du chapiteau. On parle d’abaque lorsque cette tablette est issue du même bloc de pierre que le chapiteau et de tailloir lorsque ça n’est pas le cas.

Talon :

Concernant une épée, le talon est la partie la plus large de la lame, qui touche à la monture.

Tapisserie :

Panneaux tissés et destinés à la décoration murale. 

Targe :

Petit bouclier médiéval maniable qui comporte parfois une échancrure destinée au passage de la lance.

Tau :

Dix-neuvième lettre de l’alphabet grec correspondant au T français; symbole ou, par extension, objet en forme de T.

Tenture :

Ensemble de plusieurs tapisseries, se rattachant à une même thématique ou à un cycle narratif, historique, légendaire ou religieux.

Toge :

Grande pièce de tissu (laine) non teinte ou comportant éventuellement une rayure, que les Romains drapaient autour de leur corps. 

Tore :

Moulure saillante demi-cylindrique qui entoure la base d'une colonne, d'un pilier.

Touret :

Nom donné au 19e siècle à un couvre-chef cylindrique, sorte de cercle de tête assujetti à une mentonnière ou à de larges rubans, permettant de le maintenir en place sur la tête.

Transept :

Vaisseau transversal d'une église qui donne à l'édifice la forme d'une croix. Le transept permet également de séparer la nef du chœur

Transi :

Représentation picturale ou sculptée d’un défunt à l’état de cadavre, nu, parfois en décomposition ou attaqué par des vers.

Trébuchet :

Arme de guerre à contrepoids utilisée pour lancer des pierres contre l'enceinte d'une ville ou d'un château. 

Trépan :

Outil en forme de vilebrequin dont se servent les sculpteurs pour faire des trous dans la pierre, le marbre ou le bois, notamment dans un but décoratif.

Trésor :

Ensemble d'objets et de documents précieux conservés par exemple dans une église. 

Tric-trac :

Jeu de société se jouant à deux, avec des pions et des dés, sur un tableau à deux compartiments. Au Moyen Âge, ce jeu est plus « populaire » que le jeu d’échecs mais il est également pratiqué par les classes les plus hautes de la société ; ancêtre du jeu de jacquet, dit aussi backgammon.

Triomphe :

Dans l'Antiquité, procession d'un général victorieux de retour dans les rues de sa cité. A partir de la composition des Trionfi de Pétrarque (vers 1360-1374) et de leur diffusion, l'art médiéval reprend cette iconographie de la procession triomphale au bénéfice des personnifications célébrées par Pétrarque : l'amour, la chasteté, la mort... D'autres personnifications sont célébrées par des imitateurs de l'oeuvre de Pétrarque, et à leur tour illustrées par des gravures et des oeuvres d'art.

Triptyque :

Type de polyptyque composé de trois parties dans sa forme ou dans sa composition. Il peut être de dimensions modestes et s’adresser à la dévotion privée, à volets fixes ou mobiles,  peint ou sculpté. C’est la forme de polyptyque qui perdure avec la plus grande permanence. Voir Retable.

Troubadour :

Poète actif dans le midi de la France aux 12e et 13e siècle qui composait en langue d’oc des poèmes, satires et ballades avec accompagnement musical. Le troubadour se déplace de château en château, propageant ainsi les valeurs de la société courtoise. Son nom vient de l’ancien occitan trobar, trouver, composer. Son équivalent dans le nord de la France est le trouvère.

Trouvère :

Il est l’équivalent du troubadour dans le nord de la France, où il compose en langue d’oïl et dans un style, à tous les égards, plus simple. Au contact d’une société plus austère et soumise à un ordre moral prégnant, les cansos du troubadour se sont paré, chez lui, d’une certaine réserve. Cet accent de « pruderie » du répertoire des trouvères contraste avec le développement parallèle de pastourelles ou de chansons grotesques, voire grivoises.

Trumeau :

Pilier généralement sculpté situé entre les deux ouvertures d'un portail. 

Tympan :

Paroi diminuant par le haut l'ouverture d'une baie. Le tympan se rencontre dans l'architecture religieuse médiévale, au-dessus du portail d'entrée dans une église ou dans un bâtiment civil. A partir de l'époque romane, il est décoré de sculptures en relief.

Typologique :

Relatif au parallélisme entre l’Ancien et le Nouveau Testament, dans l’iconographie chrétienne.

V

Vair :

Fourrure du petit-gris, une variété d'écureuil nordique.

Valve de miroir :

Boîte précieuse, constituée de deux couvercles, destinée à accueillir un miroir. Elle est souvent sculptée de scènes profanes.  

Velours :

Type de tissu uni ou façonné dont la surface est partiellement ou totalement couverte de boucles ou de poils dressés au-dessus d’une croisure de fond constituée d’une chaîne pièce et d’une trame de fond. Les velours médiévaux étaient tissés à l’aide de fines barrettes métalliques introduites sous les fils de la chaîne poil qui forme le velours. Lorsque les fers sont libérés en coupant les boucles, on obtient du velours coupé.

Velours alluciolato :

Velours comportant des fils précieux employés en trame : l’alluciolato se présente sous la forme de boucles torsadées assez distantes les unes des autres et dépassant du velours dans lequel il a été semé.

Verre églomisé :

Technique moderne (18e siècle) selon laquelle on peint au revers d'une plaque de verre ; après séchage, on gratte partiellement la peinture avant de faire adhérer des feuilles de métal. Au Moyen Âge, la technique est de gratter/graver une feuille de métal appliquée à une plaque de verre, puis de peindre à l'arrière de la feuille de métal. 

Virole :

Bague en métal située entre le manche et la lame.

Volute :

Enroulement en spirale décorant les angles du chapiteau ionique. Ils prennent régulièrement la forme de feuillages et de lianes.

Voussure :

Petite voûte ; en fait, arc appareillé couvrant l'embrasure profonde d'une baie en retrait. Les tympans des portails romans ou gothiques sont entourés de voussures décorées de sculptures.

X

Xylographie :

Technique de gravure sur bois, en relief, permettant l'impression d'une figure ou d'un texte dont tous les caractères sont gravés sur la plaque et ne sont donc pas mobiles.

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