En 2015 a débuté un vaste chantier de modernisation, pour faire entrer le Moyen Âge dans le 21e siècle. Depuis la réouverture du musée le 12 mai 2022 les visiteurs sont ainsi accueillis dans un tout nouveau bâtiment, conçu par l’architecte Bernard Desmoulin, premier pas pour découvrir les collections dans un cadre entièrement renouvelé.
Visible depuis le boulevard Saint-Michel et accessible depuis la rue Du Sommerard, le nouvel accueil offre une visibilité accrue au musée et répond à l'ensemble des fonctions attendues d'un musée moderne.
Le musée, association d’édifices antique, médiéval et du 19e siècle, prenait parfois l’allure d’un labyrinthe parsemé d’embûches. Les nombreux escaliers et les ruptures de niveau rendaient l’accès impossible aux personnes à mobilité réduite. Le nouveau bâtiment de Bernard Desmoulin fait désormais la liaison entre ces différents niveaux et bâtiments, grâce à la mise en place de rampes et d'ascenseurs.
L’extension permet également d'améliorer les espaces d'accueil grâce notamment à une nouvelle zone de billetterie et une librairie-boutique plus spacieuse. Elle comprend également des espaces permettant de mieux assurer les missions du musée : équipements de régie des œuvres, espaces pédagogiques et salles pour des expositions temporaires.
Suivant la logique du moindre impact, le nouvel édifice adopte un volume sobre, dont les pignons reprennent le rythme des élévations antiques. Les façades se couvrent de panneaux en fonte d’aluminium aux dimensions et reliefs inégaux, qui accrochent la lumière, offrant des variations de couleur selon le moment de la journée.
Les larges aplats de guipures métalliques reprennent un motif présent dans la dentelle de pierre de la chapelle gothique flamboyant de l'hôtel médiéval, créant un écho direct avec l'histoire du lieu. Ces motifs renvoient une lumière graphique et tamisée à l’intérieur du bâtiment, tout de bois et béton… Deux matières qui rappellent celles des thermes antiques et de l’hôtel médiéval.
C’est aussi la reprise de fond de l’ensemble de la muséographie qui permet de faire entrer le musée dans le 21e siècle. Confiée au studio Adrien Gardère et à l’architecte Bernard Desmoulin, ce chantier replace les œuvres au cœur de l’expérience de visite, tout en privilégiant une lumière naturelle qui met à l’honneur le caractère historique du site.
En supprimant quelques cloisons modernes et en ouvrant les volets des fenêtres sur l’extérieur, la muséographie redonne tout son sens à l’hôtel des abbés de Cluny. L’un des premiers édifices parisiens entre cour et jardin était devenu une enfilade labyrinthique de pièces aveugles, il a désormais retrouvé sa luminosité.
Par le choix de couleurs neutres et un éclairage étudié sur les œuvres, le mobilier contemporain se laisse subtilement oublier. Les collections bénéficient désormais d’une présentation adaptée tantôt sur socle, tantôt dans des vitrines. Les visiteurs sont invités à tourner autour de certaines pièces, grâce à des dispositifs permettant de les observer sous tous les angles.
De l’Antiquité gallo-romaine à l’aube de la Renaissance, le musée de Cluny propose un voyage à travers 1500 ans d’histoire. Le nouveau parcours de visite met à l’honneur l’évolution de cette longue période, permettant d’avancer dans le temps en même temps que l’on passe d’une salle à l’autre.
Le choix d’un parcours chronologique est renforcé par la présence d’une frise en début de parcours, pour mieux resituer les mouvements de fonds et les évolutions du Moyen Âge. Il permet également quelques incises thématiques comme la salle dédiée à la cathédrale Notre-Dame de Paris ou celle consacrée à la Sainte-Chapelle.
Retrouvez ici le nouveau parcours de visite du musée.
Jean-Marie Heidinger
Grâce au chantier de modernisation, les visiteurs profitent désormais d’espaces de détente repensés. La librairie-boutique a fait peau neuve et un café leur propose une restauration légère. Aux beaux jours, sa terrasse s’étend dans la cour de l’hôtel médiéval, pour un moment hors du temps.
La réalisation de ce café a été rendue possible grâce au soutien de la société des Amis du musée de Cluny et la concession en a été accordée à la société La Table de Cana.