Ce coffret, en hêtre gainé de cuir noir et bardé de fer, comporte au revers de son couvercle une xylographie sur papier, coloriée au pochoir. L'estampe appartient à un cycle d'une dizaine d'épisodes, quasiment disparu, retraçant le miracle de Notre Dame de Lorette, dont seuls deux épisodes étaient connus, l'un à la National Gallery of Art de Washington, l'autre au musée de Cluny.
La plupart des compositions de ces xylographies coloriées au pochoir proviennent d'une même mouvance, d'un même atelier, celui de Jean d’Ypres, désigné également sous le nom de convention de Maître des Très Petites heures d'Anne de Bretagne, à qui l'on doit également les cartons de la Dame à la Licorne.
L'estampe de ce coffret présente toutes les caractéristiques du style de Jean d’Ypres et témoigne de cette période charnière des transformations du goût aux environs de 1500. Le composition, le traitement des personnages, du paysage ou de l'architecture, sont encore d'une nature médiévale. Mais le candélabre à gauche tente de moderniser ce goût sans en altérer radicalement les principes fondamentaux.
Il est évident que ces coffrets n'ont dû leur préservation qu'à l'estampe qu'ils contenaient, et c'est pour elle qu'ils ont été acquis par la majorité des institutions publiques qui en conservent.
Or si l'estampe appartient indiscutablement à un petit groupe, rare et précieux, des incunables de l'images gravées, son alliance avec un coffret induit un renforcement mutuel de leurs valeurs. Cette association d'une image de piété avec une boîte, forte en apparence seulement, témoigne de la complexité et de la diversité des pratiques médiévales, notamment religieuses.
Vers 1510.
Acquisition.
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