Le Moyen Âge a un goût pour les coffrets, petits mobiliers de rangement mais également objets liés à la vie courtoise, religieuse ou politique. Pour certains objets d'apparat ou pour des cadeaux (pré)nuptiaux, les matériaux qui les composent vont du bois le plus simple à l'ivoire ou l'or pour les plus précieux, correspondant aux catégories sociales des acquéreurs. Dans le cadre de l'amour courtois, et exception faite des rares coffrets en ivoire, la majorité des coffrets des 14e et 15e siècles sont soit peints, soit à décor sculpté ou gaufré en cuir.
Ce coffret est un quasi unicum. De forme rectangulaire à couvercle bombé s'ouvrant sur long côté, il est entièrement recouvert d'estampes à sujets courtois coloriées sur papier, marouflées à même un bâti de bois assemblé à clous. Il illustre les évolutions de la production d'objets ornés de gravures, au moment où la reproduction des images xylographiées est en plein essor. La serrure est posée sur une zone délimitée par un cadre barré d'une croix, laissée en réserve dans la composition. Il en va de même des pentures dont les emplacements sont prédéfinis. Ces éléments démontrent en production d'objets en série, dans lesquels la gravure est conçue d'emblée à la fois comme décor et comme partie structurante du bâti qu'elle recouvre. L'intérieur de la caisse quant à lui est couvert d'estampes monochromes à motif de rinceaux peuplés de chimères, d'hommes et d'animaux. De telles images sont peu coûteuses, guère davantage que la caisse en bois ou la serrure qui forment le coffret.
Vers 1500.
Don de la Fondation La Marck.
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