Cette clef de voûte peut être rapprochée par son style de la nef de l’abbatiale de Saint-Denis, érigée en plusieurs étapes dans le courant du 13e siècle. De forme circulaire, elle a été détachée des nervures qui l’attachaient à la voûte.
Son décor est composé de feuilles tréflées qui ne sont plus tout à fait stylisées, mais pas encore aussi naturelles que dans les chantiers contemporains de Pierre de Montreuil à l’abbaye Saint-Germain-des-Prés.
Adoptant une forme triangulaire, les feuilles centrales sont disposées selon un schéma géométrique à l’intérieur d’un cercle formé par une corolle périphérique de bouquets de feuilles secondaires. Les douze limbes ainsi étalés forment un délicat voile de pierre en forme de demi-sphère, interrompu par les ajours profondément refouillés entre les tiges.
Ce travail virtuose, qui joue savamment des effets d’ombres et de lumières comme des contrastes entre les vides et les pleins, était complété à l’origine par une polychromie éclatante dont il ne subsiste que des traces. La végétation à la fois luxuriante et savamment ordonnée qui s’épanouit sur cette clef comme sur les chapiteaux du triforium s’offrait à l’éclairement intense permis par les immenses fenêtres de l’art rayonnant.
Acquisition avant 1891