Cet objet ovale en forme de pendentif (7 cm x 5 cm) est à la fois un objet de dévotion et un bijou. Il est constitué à l’avers d’un camée sur coquille convexe et au revers d’une plaquette d’argent niellé, enserrés dans une monture d’argent.
Le camée figure Anne de France (1461-1522), agenouillée et en prière, présentée par saint Michel à sainte Anne trinitaire (sainte Anne, la Vierge et l'Enfant Jésus). Cette scène est remarquable par la richesse de ses détails, comme le petit lion sur l’accoudoir du fauteuil.
La partie inférieure du camée est occupée par deux anges qui tiennent un écu armorié. Ces armes sont celles d’Anne de France, fille de Louis XI et épouse depuis 1474 de Pierre de Beaujeu devenu Pierre II, duc de Bourbon en 1488 († 1503).
Anne de France vouait une dévotion particulière à sainte Anne. Le revers niellé figure au registre supérieur la rencontre d’Anne et de Joachim à la Porte dorée. Le baiser à la Porte dorée fait allusion à la dévotion des Bourbons pour l’Immaculée Conception, bien connue par le Triptyque de la Vierge en gloire du Maître de Moulins.
Au registre inférieur, on reconnait saint Gilles ermite accompagné de sa biche nourricière.
Certains détails iconographiques permettent une hypothèse de datation assez précise : Anne de France a dû commander l’objet au moment où elle était à la fois régente de France et duchesse de Bourbon, donc entre 1488 et 1491.
Les camées sur coquille constituent un type très particulier de camée : gravés et sculptés sur un coquillage, ils sont plus faciles à travailler que ceux qui sont réalisés sur des gemmes. Ces objets, qui vont connaître un grand succès au 16e siècle, sont encore rares au 15e siècle. Et même, cet objet associant un camée et une plaquette niellée apparaît comme un unicum.
Provenance : collection Vivaux ; achat en 2024.