Ce baiser de paix est composé d’une plaque cintrée émaillée insérée dans un cadre architectural très développé. Il est muni au revers d’une poignée. Il représente l’Adoration des Mages.
Sur la gauche, Marie présente son Fils nu assis sur ses genoux au mage le plus âgé, agenouillé et tête nue, qui tient un coffret ouvert. Au second plan, les deux autres rois debout portent une coupe couverte et une pyxide ; l’un est barbu et coiffé d’un turban, l’autre imberbe et couronné.
L’iconographie de l’Adoration des Mages suit un schéma classique depuis le 13e siècle : le vieux mage agenouillé devant la Vierge et l’Enfant, les deux autres debout à l’arrière-plan. Les trois mages symbolisent les âges de la vie, jeunesse, maturité et vieillesse.
L’écrin architecturé est constitué d’un dais ouvragé à clefs pendantes, d’un candélabre accosté des statuettes de saint Jean et d’une sainte martyre, et d’une base crénelée.
Ce baiser de paix appartient à la première génération d’émaux peints limousins (v. 1470 – v. 1520). La ressemblance avec des émaux de l’atelier de Nardon Pénicaud (traits des visages, drapés, couleurs d’émail), ainsi que le cadre architecturé entre gothique et Renaissance, sans doute contemporain de l’émail, permet de supposer que cet objet a été exécuté dans l’atelier de Nardon Pénicaud au début du 16e siècle.
Provenance : collection Alex Brunet ; don des Amis du musée de Cluny en 2023.