Ce chapiteau, acquis en 2020 par le musée, est sculpté sur deux de ses quatre faces. Le Christ, à gauche, remet à saint Pierre, à droite, les clefs de l’Ecclesia, l’Eglise.
Chaque personnage est représenté sur une des faces sculptées. Le Christ est reconnaissable au nimbe crucifère. Il tient le Livre de la main gauche et tend de la droite un trousseau de deux clefs à saint Pierre. Debout, l'apôtre nimbé et aux pieds nus tient fermement de la main gauche le lien auquel les clefs sont attachées. De la main droite, il soutient la maquette d'un édifice percé de trois hautes baies (une allusion à la Trinité). Cet édifice, surmonté d'un étage en forme de clocher est une représentation de l'Ecclesia.
Significativement, l'objet du don est placé au centre de la composition, sous la volute qui sépare les deux faces historiées, et souligne avec une force visuelle calculée le lien qui unit le Christ à son Église.
Cette mise en page épouse la structure corinthisante du chapiteau, signe d’une connaissance manifeste de la tradition antique.
Quant aux drapés, sculptés en faible relief, ils font l'objet d'un traitement graphique simple et efficace. Les plis redoublés ou triplés font bouffer la manche retroussée de saint Pierre ou les pans d'étoffe entrecroisés sur le ventre du Christ.
En raison d’une exposition prolongée en plein air, ce chapiteau a souffert d’érosion. Les traits des visages sont par exemple très émoussés. L’érosion empêche également d’appréhender le style de ce chapiteau et, de ce fait, de préciser son origine géographique.
Malgré tout, une datation tardive dans le cours du 12e siècle est probable.
Ce chapiteau est entré dans les collections du musée en même temps qu’un deuxième, à la composition proche, représentant la Délivrance de saint Pierre.
