Ces 4 chapiteaux ornaient le cloître de l'abbatiale de Saint-Denis, édifié par l'abbé Suger (1122 - 1151). Ils éclairent la façon dont les sculpteurs de la première génération gothique manient l'art de la variation et de la recomposition.
Le cloître est peuplé d’un bestiaire abondant et varié, qui recombine tous les motifs fantastiques issus du répertoire de la cathédrale de Chartres. On les retrouve d'ailleurs déployés au même moment et par les mêmes sculpteurs dans le chevet de l’abbatiale de Saint-Germain-des-Prés.
À côté de ces motifs animaliers, le cloître est également décoré de chapiteaux à décor végétal adaptés du modèle corinthien.
Le chapiteau Cl. 19051 reprend pour l’essentiel la composition de feuilles d’acanthe du chapiteau simple Cl. 12119. Mais, à l’intersection des deux corbeilles, émerge une tête animale dont seules subsistent les traces d’arrachement.
Ce motif se retrouve sur le chapiteau Cl. 18925 a. Dans ce cas, il apparaît sur chacun des grands côtés entre une chimère et un griffon. Le schéma des créatures hybrides affrontées s’adapte harmonieusement à la structure du chapiteau double, chaque monstre occupant l’une des deux corbeilles.
On le retrouve sur Cl. 18925 b avec des basilics adossés ; et sur Cl. 23531, où s’opposent des sirènes mâles et femelles.
L’inventivité des créateurs de ces sculptures aurait pu inspirer les critiques adressées quelque 20 ans plus tôt par saint Bernard aux cloîtres dont le décor profane exubérant détourne les moines de leur méditation.
Acquisition avant 1891 (Cl. 18925 a et b) ; avant 1912 (Cl. 19051) ; en 1996 (Cl. 23531).
Réalisés vers 1145.
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