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Adam

Initialement  situé dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, l'Adam, probablement sculpté par Pierre de Montreuil vers 1260, était accompagné d’une Ève aujourd’hui disparue. Déplacé après la Révolution, il rejoint le musée de Cluny en 1887.

Un dessin du début du 18e siècle nous montre cette sculpture, située au revers de la façade du bras sud du transept de Notre-Dame. Les deux statues d'Adam et Ève se trouvaient de part et d’autre du portail, aux pieds d’un Christ du Jugement Dernier placé au sommet du gâble surmontant la porte.
Sur les gâbles latéraux, des anges portent des instruments de la Passion.

La direction du chantier de construction du bras sud du transept est attribuée à Pierre de Montreuil (mort en1267). C’est peut-être à cet architecte et sculpteur que l’on doit l’Adam. C’est du moins sous sa direction qu’il a été réalisé. On peut en juger par le travail des feuilles de figuier, qui évoque la vitalité du décor végétal visible sur une autre de ses œuvres, également conservée au musée de Cluny : le portail de la chapelle de la Vierge de Saint-Germain-des-Prés (Cl. 12726).

À la Révolution, l’Adam est déposé et présenté au musée des Monuments français, qui retrace l’histoire de la sculpture en France. À la fermeture du musée en 1816, il est envoyé dans le dépôt lapidaire de Saint-Denis, avec de nombreuses œuvres dont l’édifice d’origine avait disparu, jusqu’en 1887 où il est attribué au musée de Cluny.

Ce chef-d’œuvre de la sculpture gothique est travaillé dans un calcaire parisien. En dépit de sa couleur blanche actuelle, qui lui confère l’aspect d’une sculpture classique, il était couvert de polychromie. Il n’en reste que quelques vestiges, notamment sur la feuille de figuier.
De sa main, Adam esquisse un geste d’avertissement, sans doute destiné aux clercs qui regagnaient le palais épiscopal par le portail du bras sud du transept. Il attire leur attention sur sa faute et son rachat par le Christ alors situé au-dessus de lui. Cette représentation entre directement en relation avec l’iconographie du Salut sculptée sur le jubé de la cathédrale.

La spécificité de l’Adam est qu’il est nu. Au Moyen Âge, le nu, sans être exceptionnel, est rare. Sa position est celle du contrapposto : il est appuyé sur une de ses jambes tandis que l’autre est légèrement fléchie et relâchée. Par sa nudité, son fort hanchement et la position de la main gauche ramenée devant la feuille du figuier, la statue semble reproduire le type antique de la Vénus pudique incarné par l’Aphrodite de Cnide de Praxitèle.
Certains traits anatomiques féminins (sinuosité du corps, fesses rebondies, etc.), ici adaptés à un personnage masculin, s’expliquent alors par cette référence. Si l’on excepte la chevelure qui appartient pleinement à l’art parisien du 13e siècle, le visage d’Adam trahit lui aussi une inspiration antique.

Il est dès lors permis de se demander si le sculpteur de l’œuvre avait vu les modèles dont il s’inspirait, ou bien s’il en avait une connaissance indirecte par le biais de carnets de modèles. Les restaurations importantes subies par la statue en 1888 et à la fin des années 1970 compliquent cette analyse.

N° Inventaire : Cl. 11657
Hauteur : 200 cm
Largeur : 73 cm
Profondeur : 41 cm
Lieu de production : Ile de France
Lieu de destination : Cathédrale Notre-Dame de Paris
Œuvre incontournable
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